En français:
Le patriarche Alexis a reçu le président de la République grecque
Mgr Hilarion (Alfeyev): «Nous respectons le patriarche de Constantinople en tant qu’il occupe la première place dans l’ordre d’honneur, mais nous refusons de le voir comme pape d’Orient»In English:
Bishop Hilarion Alfeyev: We respect the Patriarch of Constantinople as the first in honour, but we are against viewing him as ‘Pope of the East’
Auf Deutsch:
Bischof Hilarion Alfeyev: Der Papstbesuch aus Sicht der Russischen Orthodoxen Kirche
Le patriarche Alexis a reçu le président de la République grecque
Le 30 mai 2007 le patriarche Alexis de Moscou et de toute la Russie a reçu dans sa résidence au monastère Danilov à Moscou le président de la République de Grèce Monsieur Karolos Papoulias, en visite officielle en Russie. Le président grec était accompagné du ministre des affaires étrangères de Grèce Madame Dora Bakoyanni et de plusieurs autres membres du gouvernement grec.
S’adressant à ses hôtes, le patriarche Alexis a souligné les liens d’amitié qui depuis longtemps unissent les peuples grec et russe et qui se fondent sur la foi orthodoxe commune. «C’est avec gratitude que nous regardons l’aide de l’Eglise orthodoxe de Grèce et du gouvernement grec aux victimes des attentats de Beslan. Aujourd’hui il est prévu qu’un nouvel ensemble scolaire soit construit à Beslan qui portera le nom de Iannis Kanidis, professeur de sport qui a été assassiné par les terroristes en défendant les enfants», a affirmé le patriarche.
Le patriarche Alexis a annoncé également au président K. Papoulias que la Fondation internationale pour l’unité des peuples orthodoxes a décerné son prix à l’archevêque Christodoulos d’Athènes. A cette occasion l’Eglise russe attend en janvier 2008 la visite de l’archevêque d’Athènes à Moscou.
Le primat de l’Eglise orthodoxe russe a rappelé à la délégation grecque l’estime que le peuple russe conserve pour tous les hommes illustres issus de Grèce qui ont marqué l’histoire de la Russie. Il s’agit notamment des frères Likhoud, fondateurs de l’académie gréco-latino-slave de Moscou. En leur honneur un monument vient d’être érigé à Moscou, sur le territoire du monastère de la Théophanie, où cette académie se trouvait. Ce monument a été inauguré par le patriarche Alexis, en présence du président K. Papoulias, le 31 mai 2007.
Mgr Hilarion (Alfeyev): «Nous respectons le patriarche de Constantinople en tant qu’il occupe la première place dans l’ordre d’honneur, mais nous refusons de le voir comme pape d’Orient»
À l’approche de la session régulière de la commission mixte pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Église orthodoxe en Italie, le représentant de l’Église orthodoxe russe auprès les institutions européennes Mgr Hilarion, dans une interview donnée à l’agence russe Interfax.ru, a averti par avance que le patriarcat de Moscou avait l’intention de défendre fermement son point de vue sur la question de la primauté et du conciliarité dans le gouvernement de l’Église.
Quand et où aura lieu la prochaine session de la commission mixte pour le dialogue théologique entre les orthodoxes et les catholiques? Quelles sont les questions qui y seront discutées?
Notre réunion aura lieu en octobre 2007 à Ravenne, Italie. Lors de cette réunion, nous allons terminer la discussion au sujet du document portant sur l’épiscopat et le conciliarité dans l’Église.
Ce document avait été à l’origine rédigé par la commission lors de sa réunion de 1990 à Moscou. Alors, la commission l’avait mis de côté et pendant dix ans, elle s’est occupée de la question d’uniatisme. Après cela il y a eu une interruption de six ans dans le travail de la commission, et enfin en septembre 2006 à Belgrade, la commission est revenue sur ce texte.
La réunion de Belgrade a fait révéler les différences essentielles des opinions des participants au sujet de l’un des paragraphes du document. Malgré les différences, le Comité de la rédaction de la commission s’est réuni.
Le comité se compose de trois représentants orthodoxes – Mgr Kallistos métropolite de Dio?lée du patriarcat de Constantinople, le diacre Ioann I?a de l’Église roumaine et de moi-même – et de trois représentants catholiques.
Nous sommes parvenus à changer ce paragraphe pour satisfaire les deux parties. Si notre version modifiée convient à la commission plénière, l’incident de Belgrade peut être considéré comme clos. Je ne doute cependant pas que nous devions nous attendre à d’autres nouvelles difficultés à l’avenir.
Que d’autre l’Église orthodoxe russe proposera-t-elle durant ces pourparlers? Quelle idée principale, quelle thèse de base a-t-elle a l’intention de défendre pendant ce dialogue?
Nous considérons le texte susmentionné comme préparatoire pour la discussion sur la primauté dans l’Église universelle. Dans les paragraphes finaux du document, ce sujet est déjà abordé directement, et au cours des réunions de la Commission qui suivront celle de Ravenne un document particulier sera consacré à la primauté. Notre thèse principale: la primauté à l’Église est nécessaire, y compris au niveau universel, mais au niveau de l’Église universelle il ne peut y avoir une primauté de juridiction, mais seulement une primauté d’honneur.
L’Église orthodoxe russe est-elle prête à discuter de la question de la primauté du pape de Rome? Sur quoi elle a l’intention d’insister dans cette discussion et quels compromis théologiques est-elle prête à accepter? À votre avis, cette question, a-t-elle une chance d’être approuvée par la partie orthodoxe?
En ce qui concerne cette question, il ne peut y avoir aucun compromis. Le but du dialogue théologique n’est pas du tout d’arriver à un compromis. Son but est plutôt d’identifier le point de vue original initial de l’Église sur la primauté de l’évêque de Rome. Le point de départ est de savoir quelle place l’évêque de Rome occupait dans l’ancienne Église indivise.
Historiquement, la primauté de l’évêque de Rome dans l’Église chrétienne, de notre point de vue, fut une primauté d’honneur et pas de juridiction. C’est-à-dire que la juridiction du pape de Rome n’a été jamais appliquée à toutes les Églises. Dans le deuxième millénaire, le pape de Rome est devenu de facto le patriarche de l’Occident (ce titre lui a été réservé de jure jusque tout récemment) tandis qu’en Orient l’Église était dirigée par les quatre patriarches des Églises orthodoxes locales – ceux de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem.
Après la rupture avec Rome, dans la famille des Églises orthodoxes la primauté d’honneur est automatiquement passée au siège de Constantinople, alors que tous les canons anciens attribuent à l’évêque de Constantinople la deuxième place après celui de Rome. Dans aucun canon, il n’est pas question (on ne parle pas) de la primauté de Constantinople. Néanmoins, cette primauté est devenue le fait accompli que nous percevons exclusivement comme la primauté d’honneur, tandis que le trône de Constantinople tente parfois d’en donner une interprétation plus extensive à cette primauté. Je crois que c’est autour de ces questions qu’apparaîtront les difficultés principales.
Le patriarcat de Moscou a-t-il l’intention d’élaborer en vue de cette réunion un document théologique, qui exprimera la position de l’Église russe sur le sujet de la discussion et qui sera par la suite diffusé dans un large public?
Sa Sainteté le patriarche russe et le Saint Synode ont chargé la commission théologique de rédiger un document qui exprimera le point de vue officiel du patriarcat de Moscou sur la primauté dans l’Église universelle en général et sur la primauté des évêques de Rome et de Constantinople en particulier. Un tel document sera un point de repère dans l’interprétation de ce problème ecclésiologique sérieux et comme tel il m’aidera comme représentant de notre Église dans la Commission mixte à défendre notre point de vue officiel.
Sait-on par avance quel sera le mode d’acceptation de la décision de la part des orthodoxes – par scrutin ou bien par consensus? Dans la mesure où nous pouvons le savoir il y a eu, à propos de ce sujet des disputes lors de la réunion précédente. Vous avez exprimé publiquement vos protestations en quittant la réunion.
Oui, j’ai alors exprimé mes protestations et je les exprimerai par la suite, si les questions importantes théologiques et ecclésiologiques sont soumises au vote. Il ne s’agit pas d ‘exprimer l’opinion de la majorité ou de la minorité, mais de trouver la vérité.
Lors de la réunion précédente, quand le cardinal Walter Kasper (le coprésident catholique de la commission mixte – IF) sur le conseil du métropolite Jean (Zizioulas) (le coprésident orthodoxe de la commission mixte – IF), a mis au vote le paragraphe litigieux, les représentants du patriarcat de Moscou se sont trouvés seuls à avoir voté contre. Après, il a été dit que «seulement une Église» s’était exprimée contre la formulation de ce paragraphe. Mais, premièrement, cette seule Église surpasse en nombre de croyants toutes les autres Églises orthodoxes réunies, et deuxièmement, indépendamment du nombre des croyants, si une seule Église orthodoxe est contre n’importe quelle formulation, il ne faut pas accepter cette formulation. Il ne peut y avoir que le consensus, le vote est ici inadéquat.
Notamment, nous avons travaillé de cette manière au sein du comité de rédaction de la commission mixte. J’avoue qu’il est beaucoup plus facile à travailler dans un comité de six membres, qu’examiner le document au sein d’un groupe de 60 personnes. Peut-être, serait-il plus juste méthodologiquement de partager la commission plénière en plusieurs groupes de travail, qui se rencontreraient pour examiner des textes finaux. Entre autres, à Baltimore, quand on a discuté de l’avenir de la commission mixte, j’ai dit qu’une commission de 60 personnes ne pouvait pas être opérationnelle et j’ai proposé de la réduire de moitié.
Les représentants des Églises orthodoxes locales auront-ils le droit paritaire pour participer à la discussion? A votre avis, la délégation du patriarcat de Constantinople insistera-t-elle à sa primauté dans la formulation de la position des Églises orthodoxes?
Le système de représentation dans la commission ne reflète pas la distribution réelle des puissances et des Égises dans le monde orthodoxe. L’Église russe, qui compte plusieurs millions d’orthodoxes est présentée dans la commission par deux délégués, tandis que n’importe quelle autre, même une petite Église orthodoxe selon le nombre, est présentée aussi par deux délégués. Le coprésident de la commission est le représentant du patriarcat de Constantinople, le secrétaire – aussi. Tout cela crée un certain déséquilibre. Parfois le coprésident orthodoxe insiste sur son point de vue, que le représentant du patriarcat de Moscou ne partage pas forcément. C’était notamment le cas à Belgrade, quand on examinait le paragraphe litigieux du document.
Nous voyons le coprésident de la commission avant tout comme modérateur dont la tâche consiste à ne pas imposer son point de vue ou la position de son Église aux autres participants, mais à accorder à tous la possibilité de s’exprimer de manière équitable et à conduire la commission au consensus. Nous allons continuer à le voir comme tel.
Il est évident que le dégel dans les relations entre Vatican et Moscou sous Benoît XVI est principalement de nature politico-diplomatique. Ce dégel peut-il se refléter dans la sphère théologique et motiver les participants de la discussion théologique à une plus grande franchise et une compréhension mutuelle?
Les relations entre le Vatican et Moscou se rapportent à la sphère des relations bilatérales, alors qu’à la commission mixte participent toutes les Églises orthodoxes locales. Par conséquent, je ne mettrai pas en relation pas ces deux niveaux différents.
Comme on le sait, le patriarche Bartholomée a exprimé son souhait d’assister à la session à Ravenne et a proposé au pape Benoît XVI aussi d’y participer. Que je sache, il n’a eu pour l’instant aucune réponse officielle du Vatican à cette proposition. Cependant, les membres de la commission mixte avec qui j’ai eu l’occasion de parler avaient une attitude réservée envers cette initiative.
En effet chaque fois que le pape de Rome et le patriarche de Constantinople se rencontrent, les médias laïques ne comprenant pas les finesses de l’ecclésiologie orthodoxe présentent cela comme une rencontre entre les chefs de deux Églises – catholique et orthodoxe. Si le pape de Rome et le patriarche de Constantinople assistaient à la session de la commission mixte à Ravenne, cela serait perçu comme si le pape présidait la partie catholique de la commission, et le patriarche de Constantinople – la partie orthodoxe.
Cependant, l’Église orthodoxe a une structure différente de celle de l’Église catholique: nous n’avons aucun primat à l’échelle universelle, chaque Église locale est présidée par son propre primat. En d’autres termes, dans l’Orthodoxie universelle il n’y a pas de hiérarque dont le rôle serait analogue au rôle du pape de Rome dans l’Église d’Occident. Il ne faut pas créer l’illusion qu’un tel hiérarque existe. Nous respectons le patriarche de Constantinople comme le premier selon l’honneur parmi les primats des Églises orthodoxes locales, mais par nous refusons de le voir comme «le Pape oriental».
Dans l’Église catholique, le pape est perçu comme l’instance suprême doctrinale, et d’une certaine manière chaque catholique participant au travail de la commission mixte, est le représentant du Pape (bien qu’il puisse en même temps présenter son Église locale ou n’importe quelle école). Tous les membres catholiques de la commission sont désignés par le Vatican. Chez nous, il existe un autre système: chaque Église désigne ses représentants. Et si, par exemple, je vais à Ravenne, j’y représenterai non le patriarche de Constantinople, mais le patriarche de Moscou, et j’accomplirai la volonté du dernier, et non du premier.
Les représentants des Églises uniates participeront-ils à la rencontre en Italie? Au cours des discussions, abordera-t-on le sujet de l’union comme une des formes de l’unité des Églises? Le patriarcat de Moscou a-t-il l’intention d’exprimer sa position envers les uniates, et en particulier, envers la politique e l’Église ukrainienne gréco-catholique?
Au sein de la commission il y a des représentants du soi-disant «rite oriental», qui peuvent exprimer le point de vue des gréco-catholiques, si la question au sujet de l’uniatisme est soulevée. La discussion sur ce problème grave maintenant est provisoirement remise, puisque notamment ce sujet a fait impossible le travail de la commission à Baltimore. Mais la question de l’uniatisme n’est pas retirée de l’ordre du jour, et tôt ou tard il faudra y revenir. Nous, les représentants du patriarcat de Moscou, insistons sur la nécessité de continuer la discussion sur ce sujet.
Puisque la commission mélangée est créée pour le dialogue théologique, et non pour analyser des situations concrètes dans une région particulière, nous pourrons à peine traiter la politique poursuivie par de l’Eglise gréco-catholique sur l’Ukraine. Mais, je répète, il faudra examiner la question de l’uniatisme, bien que certains membres de la commission semblent souhaiter l’éviter.
Source: Interfax/www.orthodoxie.com
Bishop Hilarion Alfeyev: We respect the Patriarch of Constantinople as the first in honour, but we are against viewing him as ‘Pope of the East’
In anticipation of a regular meeting of the Joint Orthodox-Catholic Theological Commission to take place in Italy, the Russian Orthodox Church representative to European international organizations Bishop Hilarion of Vienna and Austria, in his interview with the Interfax-Religion, has warned in advance that at the forthcoming meeting the Moscow Patriarchate intends to assert its own view of the problem of primacy and conciliarity in church authority.
When and where will the next round of the Orthodox-Catholic theological dialogue take place? What questions are to be considered at it?
Our meeting will take place in October 2007 in Ravenna, Italy. The meeting will complete the discussion on a document on episcopate and conciliarity in the Church.
This document was originally drafted by the commission at its meeting in 1990 in Moscow. Then the commission put it aside and engaged itself in the theme of Uniatism for ten years. Then a six-year interruption followed and finally, in September 2006 in Belgrade, the commission revisited this text.
The Belgrade meeting revealed essential differences in the participants’ opinion on one of the document’s paragraphs. Notwithstanding the differences, the commission’s drafting committee met in March. The committee is made up of three Orthodox representatives – Metropolitan Kallistos of Diokleia of the Patriarchate of Constantinople, Deacon Ioann Ica of the Rumanian Orthodox Church and myself – and three Catholics. We managed to change that paragraph to satisfy both sides. If our amended version suits the plenary commission, the Belgrade incident can be considered settled. I do not doubt though that we are to expect many new difficulties ahead.
What is it that the Russian Orthodox Church is going to put forward at these talks? What will be the principal idea or basic text it intends to assert during this dialogue?
We consider the above-mentioned text to be preparatory for a discussion on primacy in the Universal Church. The closing paragraphs of the document deal with this subject directly, and the commission’s meetings to take place after Ravenna are to consider a separate document on the subject. Our principal affirmation is this: primacy in the Church is necessary, also on the universal level, but on the level of the Universal Church it cannot be the primacy of jurisdiction but only the primacy of honour.
How far is the Russian Orthodox Church ready to discuss the primacy of the Pope of Rome? What will it insist upon in this discussion and what theological compromises it is ready to accept? Does this problem have any prospects at all to be approved by the Orthodox side?
There can be no compromises whatsoever in this matter. The aim of the theological dialogue is not at all to reach a compromise. Its aim for us is rather to identify the Church’s original view of the primacy of the Bishop of Rome. It is the starting point from which to proceed, namely, what place the Bishop of Rome occupied in the early undivided Church.
Historically, the primacy of the Bishop of Rome in the Christian Church, from our point of view, was that of honour, not jurisdiction. That is to say, the jurisdiction of the Pope of Rome was never applied to all the Churches. In the second millennium, the Pope of Rome has become de facto ‘the Patriarch of the West’, with this title reserved for him also de jure until recent times, whereas in the East the Church was headed by four patriarchs of local Orthodox Churches – those of Constantinople, Alexandria, Antioch and Jerusalem.
After the breakup with Rome, primacy in the family of the Orthodox Churches shifted automatically as it were to Constantinople, though all the early canons ascribe to the Bishop of Constantinople the second place after the Bishop of Rome; no canon speaks of the ‘primacy’ of Constantinople. Nevertheless, this primacy became an accomplished fact, only we consider it exclusively as primacy of honour, while the See of Constantinople itself tends occasionally to give a broader interpretation to this primacy. These are the questions, I believe, around which principal problems will emerge.
Does the Moscow Patriarchate intend to develop a particular finalized theological document for this meeting to express its position on the subject and to be available afterwards?
His Holiness the Patriarch and the Holy Synod have charged the Theological Commission with drafting a document to set forth an official point of view of the Moscow Patriarchate on primacy in the Universal Church in general and the primacy of the Bishops of Rome and Constantinople in particular. This document is to become an important landmark in the interpretation of this serious ecclesiological problem and will help me as representative of our Church in the Joint Commission to assert our official point of view.
Is the algorithm of the consolidated adoption of the final document by the Orthodox Church known already? Will it be adopted by vote or consensus? As far as we can remember, there were arguments at the previous meeting and you came out with a public protest.
Yes, I protested and will continue to protest if the questions of so important theological and ecclesiological nature are put to vote. What is at stake here is not to identify an opinion of a majority or a minority but to find the truth.
At the previous meeting, when Cardinal Walter Kasper (co-chairman of the Joint Commission and president of the Pontifical Council for Promoting Christian Unity – IF), prompted by Metropolitan John Zizioulas (co-chairman of the Joint Commission, Patriarchate of Constantinople – IF) put that disputed paragraph to vote, the Moscow Patriarchate representatives proved to be the only ones who voted against it. It was then stated that ‘just one Church’ had voted against that formulation. But, in the first place, that ‘just one Church’ is much larger than the rest of the Orthodox Churches in the number of the faithful, and, secondly, whatever the size, if at least one Orthodox Church is against a particular formulation, this formulation cannot be adopted. There must be consensus and any voting is inappropriate here.
This is how we in the drafting committee worked. Admittedly, it is much easier for six people to work on a document then for 60 people to discuss it. Perhaps it would be more proper methodologically to divide the bulky plenary commission into several working groups, which meet occasionally for considering final documents. Incidentally, in Baltimore where the future of the Joint Commission was discussed, I said that a 60-member commission is not operable and proposed that it be halved.
Will representatives of local Orthodox Churches be given the equal right to take part in the discussion? Do you think the delegation of the Patriarchate of Constantinople will insist on its primacy in reflecting in the position of Orthodox Churches?
The representation system in the Commission fails to reflect the actual distribution of powers and views in the Orthodox world. The millions-strong Russian Church is represented in the Commission by only two delegates, while any other Orthodox Church, even if substantially smaller numerically, is also represented by two delegates. A co-chairman of the Commission is a representative of the Patriarchate of Constantinople, so is the co-secretary. All this represents a certain misbalance. Sometimes the Orthodox co-chairman insists on his own point of view, which is not shared by a representative of the Moscow Patriarchate. This was the case in Belgrade where the disputed paragraph of the document was considered.
We see in a co-chairman of the Commission first of all a moderator whose task is not to impose his own point of view or the attitude of his own Church on other participants, but to provide equal opportunities for speaking and to lead the Commission to a consensus. We will continue to adhere to this point of view.
Clearly, the thaw that developed in relations between the Vatican and Moscow under Benedict XVI is primarily of political-diplomatic nature. Can this thaw affect the theological sphere as well to encourage the participants in the theological discussion for greater openness and mutual understanding?
Relationships between the Vatican and Moscow belong to the sphere of bilateral relations, while the Joint Commission includes all the local Orthodox Churches. Therefore, I would not link these two different levels.
As is known, Patriarch Bartholomew has expressed a wish to attend the meeting in Ravenna and proposed that Pope Benedict XVI come as well. As far as I know, the Vatican has not yet given an official response to this proposal. However, the Joint Commission members I have talked with have a reserved attitude to this initiative.
The point is that when the Pope of Rome and the Patriarch of Constantinople meet, the secular media, which have a poor knowledge of the refinements of Orthodox ecclesiology, tend to present it as a meeting of the heads of the two Churches – Catholic and Orthodox. If the Pope of Rome and the Patriarch of Constantinople attended the meeting of the Joint Commission in Ravenna, it would be understood as if the pope led the Catholic half of the Commission, while the Patriarch of Constantinople the Orthodox half.
However, the Orthodox Church has a structure different was that of the Catholic Church, as we have no single universal primate, since each local Church is headed by its own primate. In other words, in universal Orthodoxy there is no hierarch whose role would be similar to that of the Pope of Rome in the Western Church. There must be no illusion that there is such a hierarch. We respect the Patriarch of Constantinople as the first in honour among the primates of local Orthodox Churches, but we are against regarding him as ‘Pope of the East’.
In the Catholic Church, the pope is the highest doctrinal authority, and in a certain sense, every Catholic who participates in the Joint Commission is a representative of the pope, though he can represent also his own local church or a particular educational institution at the same time. All the Catholic members of the Commission are appointed by the Vatican. But we have a different system as each local Church appoints its own representatives. For instance, if I come to Ravenna, I will represent there not the Patriarch of Constantinople but the Patriarch of Moscow and will do the will of the latter, not the former.
Will representatives of Uniate Churches participate in the meeting in Italy? Will the theme of Uniatism as a form of church unity be considered in the discussion? Does the Moscow Patriarchate intend to express its stand on the Uniates, especially on the policy of the Ukrainian Greek-Catholic Church?
In the Commission there are representatives of the so-called Eastern Rite, who can voice the Greek-Catholic point of view, if there is a discussion on Uniatism. The discussion on this acute problem has been put off as it were for a time being, since this subject rendered impossible the work of the Commission in Baltimore. It has not been removed from the agenda however, and will have to be revisited sooner or later. We, representatives of the Moscow Patriarchate, insist that the discussion on this subject should be continued.
Since the Joint Commission has been set up for theological dialogue, not for considering particular situations in particular regions, we will hardly be able to deal with the policy pursued by the Greek-Catholic Church in Ukraine. But I repeat, the subject of Uniatism will have to be discussed, however much some members of the Commission may wish to avoid it.
Bischof Hilarion Alfeyev: Der Papstbesuch aus Sicht der Russischen Orthodoxen Kirche
Der Besuch des Papstes von Rom Benedikt XVI. in Österreich ist ein Ereignis, das nicht nur für die österreichischen Katholiken von Bedeutung ist, sondern auch für die Vertreter der anderen christlichen Kirchen, die in Österreich Diözesen und Gemeinden haben.
Österreich ist ein Land, in dem man das Niveau der Zusammenarbeit zwischen den Christen als sehr hoch charakterisieren kann. Es gibt regelmäßige Treffen zwischen Katholiken, Orthodoxen und Protestanten. Die Anwesenheit der Vertreter der österreichischen christlichen Kirchen bei Veranstaltungen, die mit dem Besuch des Papstes Benedikt XVI. in Verbindung stehen, wird diesem Besuch eine ökumenische Dimension geben.
Zur gleichen Zeit gibt es in Österreich einige Probleme in den Beziehungen zwischen dem Staat und einzelnen Kirchen. Zum Beispiel ist der Status der Diözesen des Moskauer und Serbischen Patriarchats bis jetzt gesetzlich nicht geregelt. Die Diözese des Moskauer Patriarchats existiert in Österreich schon seit dem Jahr 1962, dennoch wird durch das Gesetz aus dem Jahre 1967 über die äußeren Rechtsverhältnisse der orthodoxen Kirchen nur eine Gemeinde des Moskauer Patriarchats anerkannt – die der Wiener Kathedrale zum hl. Nikolaus. Alle anderen Gemeinden existieren de facto, aber nicht de jure. Das Gesetz aus dem Jahre 1967 ist veraltet und diskriminierend, da es das normale Leben der Orthodoxen Kirchen behindert.
Unsere Diözese hat diese Frage schon öfter bei den zuständigen staatlichen österreichischen Stellen angesprochen, im Besonderen auch beim Kultusamt, aber unsere Briefe blieben ohne Antwort. Diese Frage steht auch auf der Tagesordnung der bilateralen Gespräche zwischen Österreich und Russland und wird auch im Zuge des Besuchs des Präsidenten Russlands V. Putin im Mai dieses Jahres erörtert werden. Ich hoffe, dass es gelingen wird, diese Frage bis zum Besuch des Papstes Benedikt XVI. in Österreich trotz des Widerstands der österreichischen Behörden in Bewegung zu bringen. Eine Diskriminierung Orthodoxer Kirchen, die es schon seit mehr als 200 Jahren in Österreich gibt, ist meiner Meinung nach unzulässig, und ihr Status sollte geregelt werden.
Ich hoffe, dass der Besuch von Papst Benedikt XVI. auch für die Christen in ganz Europa von Bedeutung sein wird. Heute erlebt das Christentum in Europa schwere Zeiten. Einerseits kann man in einer Reihe von Ländern Osteuropas eine religiöse Wiedergeburt beispiellosen Ausmaßes beobachten, es werden Tausende neuer Gemeinden eröffnet, Hunderte neuer Klöster, Dutzende geistlicher Schulen. Andererseits wächst in den Ländern des Westens die religiöse Gleichgültigkeit, der Kirchenbesuch wird geringer, es treten immer weniger junge Menschen in Priesterseminare und Klöster ein. Es ist offensichtlich, dass das westliche Christentum eine Krise durchlebt – vielleicht sogar die größte Krise in seiner Geschichte.
Hier geht es nicht nur um eine Krise der Kirche als sozialer Institution. Es geht um eine globale Revolution der Weltanschauung, die neben der Kirche auch jene traditionellen Werte, auf denen im Laufe von Jahrhunderten das menschliche Leben begründet war, in die Hinterhöfe der menschlichen Existenz verbannt. Heute ist die gesamte viele Jahrhunderte alte Struktur des Lebens des europäischen Menschen dem Verfall ausgesetzt – durch eine totale Liberalisierung der Moral unter Einwirkung einer säkularen und atheistischen Ideologie. Grundlegende Institutionen des menschlichen Seins wie Familie und Kindersegen, die in der Werteskala des modernen Menschen keine Priorität mehr heben, sind in Gefahr. Als Ergebnis sind die Länder West- und Osteuropas von einer schweren demographischen Krise betroffen.
Diese Krise hat geistliche Wurzeln. Ihr liegt eine Ablehnung des traditionellen biblischen Verständnisses der Familie zugrunde. Das traditionelle Christentum betont im Besonderen die Sündhaftigkeit der Abtreibung, die Unzulässigkeit oder Unerwünschtheit der Verhütung und erlaubt auch keine freiwillige Ablehnung des Kindersegens und der Kindererziehung. Indessen sind in Europa kinderreiche Familien eine Seltenheit geworden, oft gibt es in einer Familie ein Kind, höchstens zwei, in vielen Familien gibt es überhaupt keine Kinder. Die moralische Werteskala des modernen Menschen ist verkehrt, eben dies ist der Grund für die demographische Krise.
Gerade das Christentum gab den Völkern Europas im Laufe von Jahrhunderten die Kraft für Fortpflanzung und Vermehrung. Und gerade der Verzicht auf das Christentum wird zum Grund dafür, dass ganze Nationen Gefahr laufen, langsam zu verschwinden.
Unter diesen Bedingungen müssen Orthodoxe und Katholiken begreifen, dass sie in Bezug auf die Herausforderungen der Gegenwart keine Konkurrenten sind, sondern Verbündete. Eine solche Auffassung schließt jede Form von Prosyletismus aus. Gleichzeitig eröffnet eine solche Sichtweise ein breites Feld für Zusammenarbeit. Mir scheint, dass die Aufrufe zu einer baldigen Wiederherstellung einer eucharistischen Einheit, die manchmal auf der einen oder der anderen Seite zu hören sind, utopisch sind. Die Erfahrung meiner Arbeit in der Gemischten Kommission für den orthodox-katholischen Dialog überzeugt mich davon, dass es sehr schwierig sein wird, auch auf theologischem Niveau ernsthafte Fortschritte zu erreichen.
Aber niemand hindert uns daran, unsere Zusammenarbeit zur Verteidigung der traditionellen christlichen Werte in Europa und auf der ganzen Welt zu intensivieren, ohne die Resultate des theologischen Dialogs abzuwarten oder die Lösung aller existierenden Probleme. Der theologische Dialog sollte fortgesetzt werden, die Probleme beider Seiten mögen im Rahmen der existierenden Kommissionen und Arbeitsgruppen gelöst werden, aber unsere Beziehungen dürfen nicht ausschließlich auf die Lösung der inneren Probleme beschränkt werden, wenn vor uns so ernste Herausforderungen stehen, die einer sofortigen gemeinsamen Reaktion bedürfen.
Ich bin froh, bezeugen zu können, dass in den Beziehungen zwischen der Römisch-Katholischen und der Russischen Orthodoxen Kirche seit der Amtseinführung Benedikts XVI. positive Entwicklungen zu beobachten sind. Als positives Beispiel für die Zusammenarbeit zwischen den beiden Kirchen möchte ich die im Mai 2006 in Wien stattgefundene Tagung zum Thema «Europa eine Seele geben» erwähnen. Im Laufe dieser Tagung, die gemeinsam vom Päpstlichen Rat für Kultur und dem Amt für kirchliche Außenbeziehungen des Moskauer Patriarchats veranstaltet wurde, kam eine gemeinsame Sicht in einer ganzen Reihe von Fragen zum Vorschein. Es wächst das Verständnis dafür, dass vor Orthodoxen und Katholiken gemeinsame Herausforderungen stehen, wie etwa der militante Säkularismus und Relativismus, die Gottlosigkeit und die moralische Zügellosigkeit, und dass wir auf diese Herausforderungen gemeinsame Antworten finden müssen.
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